Vous êtes nombreux à me questionner sur les astuces techniques relatives au travail du galet. Alors, voici quelques explications et petits « trucs » qui vous permettront de mieux comprendre la façon dont je réalise mes créations.
Lavage et température des galets : avant de travailler les galets marins, toujours bien les laver pour enlever le sel (qui, sinon, ressort parfois par plaques) et les saletés ou rayures superficielles qui apparaissent lorsqu’ils s’entrechoquent entre eux. Bien les sécher également et les travailler à froid, c’est-à-dire qu’il faut les stocker à l’abri du soleil et de la chaleur. Plus le galet est froid, plus il est facile à travailler.
Les différents types de galets marins : certains sont très durs (granit) et ne pourront donc que très difficilement être percés, à moins qu’ils soient de petite taille. Mais dans tous les cas, vous risquez d’y laisser la mèche ! Ces galets « durs » sont parfaits pour le collage, le dessin par exemple. Ils ont en général des couleurs magnifiques. D’autres sont crayeux et donc faciles à percer, mais du coup, ils sont aussi fragiles et peuvent s’effriter facilement, surtout s’ils sont de petite taille ou avec des angles plus pointus. Ceux – ci sont parfaits pour les bijoux (car besoin de percer !), les tuteurs de jardins, les pieds de lampe et je les utilise également beaucoup pour les porte-couteaux car ils ont souvent une forme allongée ou oblongue. Ils sont en général gris bleu ou rouges. Quant aux galets de sable, ils se percent très facilement et sont très solides, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Tout dépend du type de galets que vous trouverez dans votre région car suivant les côtes, les types de galets varient.
Le dessin sur galet : j’utilise exclusivement des feutres de peinture acrylique car ce sont eux qui donnent le meilleur rendu. Il existe de nombreux coloris et différentes tailles de pointes, cela permet des variations de traits. Cependant, attention ! Les feutres acryliques détestent le froid et marchent idéalement à une température comprise entre 20 et 25°. A savoir également : le dessin sur galet « poreux » est sport car le feutre a tendance à couler ou à être absorbé par le galet … Le coût des feutres acryliques est raisonnable.
Le vernissage des galets : là encore, un produit se distingue des autres, à savoir le vernis marin dilué dans un peu de white spirit car sinon, brut, il a tendance à jaunir le galet et met beaucoup de temps à sécher. Si vous avez réalisé un dessin à l’acrylique, assurez – vous que la peinture est bien sèche avant de vernir. Une couche suffit largement.
Le collage des galets : très utile pour les blasons de porte, les petits tableaux, les bougeoirs, les magnets, pinces, piques à brochette (après perçage, je colle la tige à l’intérieur du galet), etc … Et là aussi, après moult essais de colles, une se détache nettement pour son efficacité et sa durabilité. Comme il s’agit d’une marque, je ne suis pas certaine d’avoir le droit de la citer, si vous désirez connaître cette marque, envoyez-moi un message, je vous répondrai. Il s’agit d’une colle professionnelle de précision, donc attention ! A ne pas mettre entre toutes les mains car la prise est ultra rapide ! Le coût est assez élevé mais quelques gouttes suffisent à coller des galets de belle taille. Au début, j’avais fait mes premiers essais avec de la colle chaude (avec le pistolet) : à oublier car cela ne tient pas dans le temps et finit par se détacher.
Le perçage : grosse étape que j'ai déjà eu l'occasion d'aborder dans de précédents articles ! Et là, l’investissement est assez lourd car il faut impérativement une perceuse à colonne et de bonnes mèches, sachant que ces dernières, même si ce sont des mèches « granit », s’usent relativement vite et ne sont pas très bon marché. Il vous faudra également des petites mèches ponceuses (en forme de cône, pour élargir des trous ou pour poncer des aspérités) et des mèches à bois pour le bois flotté par exemple. Pour les pieds de lampes, vous allez commencer avec une mèche de 8 mm pour finir avec du 11 ou 12 mm. Pour les bijoux, des mèches de 2 et 3 mm sont parfaites. Ne pas oublier les lunettes de protection, au cas où un galet éclate. Lorsque vous percez, toujours placer le galet dans un torchon, jamais directement sur l’étau car avec les vibrations, il peut s’effriter ou se fissurer. Et toujours arroser votre galet avec de l’eau froide car ça chauffe ! Les mèches aussi chauffent et même en travaillant à très basse vitesse, il vous faudra arrêter la machine régulièrement pour laisser le moteur refroidir. Il faut ménager sa monture ! Vous comprendrez vite que beaucoup de lampes avec des pieds en galets sont faites avec des galets de jardinerie, crayeux et faciles à percer car travailler avec de vrais galets comme je le fais, c’est parfois sport ! Et puis je perce aussi des matériaux différents comme les roses de mer, de sable, des gros coquillages, … Bref, la machine me sert à beaucoup de choses. Au fur et à mesure, on acquiert l’expérience et on devient « pro » dans le perçage des galets. Souvent, les premiers essais sont ratés, c’est normal : petit à petit, vous « sentirez » le galet et communierez presque avec lui !
Dans le Tome 2, je vous parlerai des trucs et astuces relatifs au moulage et à l'inclusion !