Les déchets marins

Les marées à fort coefficient rejettent une foule de déchets, certains naturels, d’autres beaucoup moins, malheureusement. Les capsules de bouteilles en plastique arrivent en tête ! On les trouve de toutes les couleurs et l’une de mes amies, ingénieuse,  en a fait des mobiles multicolores qui tranchent avec le blanc des murs de son salon ! Les morceaux de plastique peuvent aussi se trouver sous forme de têtes de poupées, de bras ou de jambes de playmobil !

Dans les laisses de mer, en haut de l’estran, je peux passer des heures à fouiller à l’aide d’un bâton afin de trouver des petits morceaux de verre poli, des coquillages rares, des tests d’oursins, des flotteurs de pêche … Les grandes marées de mars ont coïncidé cette année avec la période des argonautes et, malheureusement, beaucoup d’entre eux sont arrivés déchiquetés sur le sable. La récolte fut donc maigre cette année … Le nombre incalculable d’os de seiche flottants sur les vagues nous donnait, pourtant, de loin, bon espoir !

J’ai néanmoins gardé les morceaux d’argonaute et grâce aux planches et morceaux de bois flotté ramassés, j’ai pu réaliser ce poisson :

 

Les belles arêtes de poisson et les vertèbres de dauphin m’ont permis d’orner joliment cette vieille dérive de barque de pêche retrouvée sur la plage. Une fois poncée, repeinte et décorée, elle a naturellement trouvé sa place dans la maison.

Belle trouvaille également : ce rhizome, probablement d’oyat. Il a immédiatement trouvé sa fonction de « bougeoir – chandelier » ! Je l’ai conservé tel quel, me contentant seulement d’égaliser les parties rondes supérieures des racines afin de pouvoir y fixer les bougies à l ‘aide de pointes enfoncées directement dans le bois.

 

Le nombre incalculable de patelles et gros coquillages striés type « bulot » me permettent d’envisager sereinement la création d’un second rideau de porte ! Une belle branche de bois flotté fera office de tringle, les longs fils de coton accueilleront une foule de coquillages percés (260 quand même !) cousus avec du fil de nylon blanc pour plus de sécurité.

Mais je ne suis pas seule durant ces heures de ramassage au grand air : les oiseaux migrateurs viennent se reposer à mi chemin de leur périple et prennent d’assaut les bancs rocheux pour y sécher leurs ailes. Hérons cendrés, cormorans, macareux et bien d’autres espèces encore me surveillent alors du coin de l’œil !

Par chance, ou malchance, cette année, mars est un mois froid et pluvieux donc, chaussures étanches et fermées aux pieds, je ne risque pas de marcher par erreur sur les très longs filaments des méduses bleues qui jonchent la plage ! Il s’agit de la Physalia Physalis, encore appelée galère portugaise ou vessie de mer, en raison de son flotteur à la forme étrange de croissant !

 

Je profite de l’occasion pour souhaiter de bonnes Pâques à toutes et tous et une bonne chasse aux œufs pour les plus jeunes !